Voici le texte de Pierre Golaz (†29.12.16), retrouvé dans les archives du domaine de l’Arzillier à Gollion un texte prémonitoire, car le domaine vient d’être vendu et ce petit orgue voyageur doit quitter son emplacemement actuel avant le 15 juin.

Texte de Pierre Golaz

Pour les grands de ce monde, il y a l’Histoire, celle que l’on écrit avec un grand H. Pour les autres, il y a des histoires dont le souvenir ne repose, bien souvent, que dans les mains et la mémoire de ceux qui les ont vécues. C‘est pourquoi, aujourd’hui, je dois raconter l’histoire d’un orgue, pas bien grand avec ses quatorze jeux, mais un vrai orgue, avec de vrais tuyaux de bois et d’étain, avec ses deux claviers, sa mécanique et ses soupapes, sans oublier la soufflerie qui lui donne vie et son buffet, tout de pourpre et d’or. Un orgue bien assez grand pour que les étapes de sa déjà longue existence demeurent vivantes à l’esprit de ceux qui en assureront la survie, plus tard, quand je ne serai plus là. En effet, il n’y a pas bien longtemps que j’ai pris conscience, avec mes amis, que j’étais le seul, aujourd’hui, à pouvoir préciser bien des points concernant l’état actuel de l’instrument. Tant de souvenirs sont déjà perdus à tout jamais avec la disparition prématurée de notre cher Jean Stooss (†6.9.1997), lui qui veilla sur cet orgue pendant presqu’un demi-siècle, de 1948 à 1997.

Espérons que ceux qui en prendront soin, plus tard, pourront le conserver, non comme l’instrument historique qu’il aurait pu devenir dans son état de 1864, mais comme le témoin d’une vie mouvementée, entre les mains d’amateurs peut- être malhabiles mais certainement passionnés.

Pierre Golaz, Gollion, juillet 2012

Ce petit orgue, a été construit en 1864 par un artisan, Pierre Michel de Maules en Gruyère, pour l’église de Sâles. Probablement éloigné lors de l’acquisition de l’ancien orgue Scherrer de Morges, à la fin du 19e siècle, il resta jusqu’en 1948 dans la petite église de Villars-sousMont dans laquelle il fut découvert, inutilisé, par Jean Stooss (pasteurorganiste) et Jean-Jacques Gramm du Musée de l’Orgue.

Départ en Haute-Saône

Depuis le décès de Pierre Golaz en 2016, c’est à sa fille Thérèse Tschantz et son fils Antoine Jaquenoud, que revient le souci de trouver un repreneur. L’orgue fonctionne toujours, même si quelques touches sont bloquées et quelques tuyaux sont désaccordés. Son avenir est désormais assuré auprès de M. Paul Brésard qui va le transférer à Arc-lès-Gray en France (HauteSaône) où il sera remonté par ses soins dans l’écurie de sa maison.

La hauteur sous plafond permettra de retrouver l’état dans lequel l’orgue était en 1996 ce qui donnera l’accès à la laye du grand orgue comme c’était à l’époque, d’où une facilité de réglage évidente de la mécanique. «Cette partie de ma maison ayant un accès indépendant, cela permettra de laisser ce petit orgue à la disposition des élèves organistes», conclut M. Brésard «sauveur» de l’orgue de Gollion!

THÉRÈSE TSCHANTZ, ANTOINE JAQUENOUD, HENRI RÖTHLISBERGER, ANNE-SYLVIE DEBARD, PIOTR KAWECKI – COMITÉ DE SOUTIEN DU PETIT ORGUE «MICHEL»

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