Depuis cinq ans Edith et Michel Gruaz élèvent à Vufflens-la-Ville une race de lapin très particulière, puisqu’il s’agit du Lapin Barbu.

Avec sa trogne pileuse, à l’image des armaillis d’autrefois, cette race, issue d’une mutation, a été découverte en 1956 dans un parc du Limousin (France) par un voyageur de commerce belge de passage. Ces bêtes lui parurent si étonnantes qu’il crut tout d’abord être en présence de ragondins. Il en acquit quelques sujets et les importa chez lui à Gand, aussi la race fut baptisée Barbu de Gand. Elle porte aujourd’hui encore ce nom sur le plan européen alors qu’en Suisse on la nomme simplement Lapin Barbu.

Première expo en 1961

Cette race est l’ancêtre des lapins nains Tête de Lion que l’on trouve fréquemment en vente dans les animaleries. Le Barbu de Gand fut présenté pour la première fois lors d’une exposition en 1961 à Gand. L’histoire ne précise pas pour quelles raisons exactes cet éleveur n’a pas poursuivi les démarches pour faire reconnaître la race au standard belge. Néanmoins, quelques rares éleveurs de ce pays en continuèrent l’élevage qui, compte tenu de problèmes liés à l’étroite consanguinité, fut à deux doigts de disparaître totalement.

À la fin des années 1970, une association belge pour la préservation des races anciennes se souvint de ce lapin étrange et contribua à sa survie. Cependant, ce n’est qu’en 1992, lorsque le directeur du parc animalier Warder à Schleswig Holstein (Allemagne) acquit en Belgique quelques bêtes encore disponibles, que la race connut un nouveau départ. Cette institution s’efforce de sauvegarder des races d’animaux domestiques en voie de disparition.

À Vufflens-la-Ville dès 2013

Des lapins furent ensuite cédés à quelques éleveurs intéressés et la race se répandit peu à peu pour être ensuite reconnue dans plusieurs pays européens.

Les premiers Lapins Barbus furent introduits en Suisse alémanique en 2007, tandis que l’expert (juge) cunicole Michel Gruaz acquit quelques sujets vers fin 2013. Depuis lors ce lapin particulier a retenu l’attention d’amateurs romands qui s’adonnent aussi à son élevage.

Deux types de pelage

D’un poids de 4,5 à 5 kilos, ce lapin présente la particularité très rare de posséder deux types de pelage différents, à savoir un pelage normal sur le dos et un pelage angora prolongé autour de la tête, sur la nuque, la poitrine, les flancs et les cuisses.

La douceur de son pelage et son tempérament particulièrement calme en font un véritable chat, donc un animal de compagnie idéal pour les enfants. Les premiers sujets importés étaient passablement osseux mais les éleveurs de Vufflens-la-Ville surent en améliorer les conformations en procédant à un croisement avec le lapin Fauve de Bourgogne. Bien leur en prit puisque dès la deuxième génération des bêtes d’un niveau supérieur furent obtenues. Avec celles-ci ils ne tardèrent pas à avoir du succès lors des expositions suisses mais aussi européennes.

Expo cantonale ce week-end à Chavornay

En novembre dernier, un mâle de cet élevage obtint même le titre de champion d’Europe de la race lors de l’exposition triennale à Herning au Danemark.

Ces éleveurs, membres de la société Petits animaux Chavornay invitent tous les intéressés à visiter l’exposition cantonale vaudoise d’aviculture, cuniculture et colombophile de ce week-end.

Ces petits animaux, à l’instar des miss, sont examinés par des juges sur la base de leurs formes, pelages, plumages, caractéristiques raciales et couleurs.

Les plus beaux lapins

Vendredi soir, samedi et dimanche les visiteurs pourront admirer les plus beaux lapins, volailles et pigeons vaudois et de Romandie à la salle polyvalente de Chavornay où des repas chauds seront à leur disposition.

Michel Equey

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