Le triomphe de Belle Lurette

Pour fêter son 60ème anniversaire, le choeur mixte de La Sarraz est resté fidèle au compositeur Jacques Offenbach. Après avoir interprété Le Voyage dans la Lune en 2009 et Le Château à Toto en 2012, les choristes ont choisi Belle Lurette, la dernière opérette d’Offenbach, pour leur spectacle du début 2020. Les habitants de la région ont découvert avec bonheur cette oeuvre les 1er, 2, 4 et 5 janvier dans une salle du Casino comble, aux murs drapés de linge.

L’action commence dans une blanchisserie. La jeune Belle Lurette lit dans les cartes qu’elle va se marier avec un noble seigneur et s’extraire ainsi de sa misérable condition de blanchisseuse. La prédiction se réalise mais la jeune femme se rend compte qu’elle a été l’objet d’une manipulation et cherchera par tous les moyens à renverser la situation à son avantage. Tout au long du spectacle, bonne humeur et gaité prédomineront.

Cette joie de vivre est l’une des raisons, qui ont poussé les choristes à choisir Belle Lurette. «Nous cherchions une oeuvre mettant en valeur le choeur et pas uniquement les solistes, souligne François Cloux, président du choeur mixte de La Sarraz. Nous voulions aussi faire découvrir une opérette relativement peu connue d’Offenbach.»

En cette année marquant le 200ème anniversaire de la naissance du compositeur, Belle Lurette peut être interprétée à la lumière des préoccupations de notre époque: «On retrouve dans cette oeuvre les questions liées au harcèlement sexuel, à la place des femmes ou à la contestation sociale », ajoute François Cloux.

Défi magnifiquement relevé

Monter une opérette d’envergure était un défi de taille pour le choeur mixte de La Sarraz. Ce challenge a été magnifiquement relevé sur tous les plans. La soprano professionnelle sarrazine, Héloïse Chaubert, a incarné de manière magistrale le rôle de Belle Lurette, le personnage semblant avoir été créé pour elle. Elle était entourée d’excellents solistes, choristes et musiciens, qui ont montré l’impressionnante étendue de leurs talents, sous la direction experte de Paul Klapp. Ces talents ne sont pas limités au domaine musical: les membres du choeur ont aussi créé les costumes, confectionné les accessoires et conçu les décors. Le tout était parfaitement réussi, permettant aux spectateurs de se retrouver plongés dans un autre temps.

Cette aventure à peine terminée, le choeur mixte de La Sarraz a déjà un nouveau projet en tête: la collaboration en janvier 2021 avec la chorale de Cossonay pour un grand concert classique, soit le Psaume 42 de Mendelssohn et la Messe en ré de Dvorak. Les deux chorales acceptent volontiers des membres extérieurs aux choeurs qui souhaiteraient participer à ce projet. Seules conditions: s’acquitter de la cotisation et assurer une présence régulière aux répétitions, le mardi soir à la Sarraz ou le mercredi soir à Cossonay.

Texte Laurence Künzi – Photos Catherine Aeschbacher

Articles recommandés
5 avril 2024Infos
18 mars 2024Infos