Le 28 novembre 2012, à l’Auditorium Stravinsky de Montreux, plusieurs formations chorales étaient réunies pour un concert souvenir à l’occasion du centième anniversaire de la naissance de Robert Mermoud. Chaque société avait interprété plusieurs oeuvres du compositeur et musicien vaudois, puis sa nièce, Lise Dutruy, avait dirigé le choeur d’ensemble, Le pays que j’aime. (voir la vidéo).«Souvenirs magnifiques pleins d’émotion! », déclare-t-elle, ajoutant qu’il l’avait inspirée et encouragée dans cette voie. «J’ai de l’admiration pour Robert, un grand monsieur qui a laissé de bons souvenirs auprès des chanteurs!»

Depuis 2014, Lise est présidente de la SCCV (Société cantonale des chanteurs vaudois) après avoir été membre de la Commission de musique de cette société. «Pourquoi s’engager dans cette fonction? Mon frère Jean-Claude, ancien conseiller d’État, a défendu le canton, Robert la musique et je suis issue d’une famille où on a envie de servir la communauté. Par amour du chant je me suis alors investie dans cette mission.»

Enrichie par toutes les rencontres effectuées grâce et à cause de l’art choral, Lise ne regrette pas ses choix. La pandémie a stoppé momentanément les activités musicales, mais pas les tâches administratives. «C’est assez compliqué, mais on sent que le chant reprend le dessus!»

La présidente dresse un bilan somme toute positif de la situation chorale en Pays de Vaud: «Le chant vit bien, cependant nous aimerions qu’une relève surgisse. Les jeunes aspirent à un autre répertoire, mais l’important est qu’ils chantent!»

À la tête de deux choeurs

De son enfance à Eclagnens, Lise évoque des souvenirs à la fois lumineux et difficiles. Parmi ces derniers, alors âgée de onze ans, elle perd sa maman, ce qui entraîne plein de questions, du chagrin et la nécessité d’aller quand même de l’avant. «Pour mes deux frères cadets, je suis devenue un peu celle à qui ils devaient obéir», dit-elle dans un sourire.

Elle adore aussi suivre son papa dans les travaux des champs. Le chant, elle le pratique tant à l’école qu’en famille. «J’ai toujours baigné là-dedans.» L’adolescence la voit apprécier les bals et les sorties avec la Jeunesse. «J’étais néanmoins une ado traditionnelle et obéissante: mon papa comptait beaucoup pour moi et je ne voulais pas le décevoir!»

Au terme de sa scolarité, elle suit les cours de l’École Normale de Lausanne et se retrouve enseignante à Montreux. Puis elle effectue une coupure pour s’occuper de ses trois enfants, Nicolas, Valérie et Caroline.

Un peu plus tard, dans le cadre de la paroisse de Penthalaz, elle accepte de s’occuper d’un choeur d’enfants, fonction qu’elle assure ensuite au sein du groupement scolaire. Elle obtient son brevet de maîtresse de musique et elle dispense aussi son savoir aux élèves de L’Isle et de La Sarraz.

Dans sa profession d’enseignante, il lui plaisait «de trouver des stratégies afin de favoriser les apprentissages pour des élèves éprouvant des difficultés.» Durant toutes ces années, en parallèle, elle dirige des choeurs d’adultes, dont, actuellement, celui de Penthalaz et le Choeur Éphémère créé pour le centième anniversaire de la naissance de Robert Mermoud… et qui dure toujours!

Critique avec elle-même

Au quotidien, Lise se décrit comme une personne assez critique avec elle-même. «Certes, j’ai réussi pas mal de choses, mais j’ai des doutes quant aux qualités qu’on m’attribue. Finalement, je n’ai pas très confiance en moi!».

À moyen terme, elle pense renoncer à sa fonction de présidente de la SCCV d’ici deux ans. Elle espère qu’une personne intéressée à lui succéder pourra fonctionner avec elle durant quelques mois.

Claude-Alain Monnard

PROFIL EXPRESS

Des oeuvres marquantes :
Les requiems de Verdi, de Franck Martin et de Mozart. Les grandes pièces du répertoire choral d’ici et d’ailleurs
Des compositeurs :
Robert Mermoud, Ducret, l’abbé Bovet, Kaelin et tant d’autres
Une qualité chez toi :
Aimer les gens et essayer le plus possible d’être à l’écoute
Une devise de cheffe de choeur :
Soyez heureux en chantant et montrez-le
Diriger des enfants ou des adultes :
Dans les deux cas, il faut de la patience. Les enfants apprennent plus facilement et volontiers par coeur
Un son apprécié :
Le chant des oiseaux,
Des artistes :
Ferrat, Brel, Brassens
Le piano :
J’en ai deux, mais je suis «nouille». D’ailleurs, François Margot m’avait dit en riant qu’il était préférable que je joue de la flûte!
Un thème de réjouissance :
Me retrouver en famille, comme avec mes sept petits-enfants
Chanter fait du bien car
On oublie ses soucis et tout repart de plus belle

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