Cet été encore, le promeneur dans la région de La Sarraz n’aura pas manqué de constater les dégâts causés par la pyrale du buis, qui a tout dévoré sur son passage.

Un paillon nocturne venu d’Asie orientale

Il s’agit déjà de la troisième année consécutive durant laquelle cet insecte sévit dans notre région. Venue d’Asie orientale en Europe à la fin des années 2000, cette espèce de papillon nocturne n’a depuis cessé son expansion, pour toucher la Suisse au début des années 2010.

Faute de prédation naturelle, la pyrale peut librement s’attaquer au buis, le phagocytant en détruisant ses feuilles (chaque chenille en mange environ 45) pour n’en laisser que l’écorce et conférer au buis un aspect brunâtre. De plus, la pyrale se reproduit tout au long de l’année, la femelle pondant environ 1200 oeufs en quinze jours de vie, et ne s’en va pas l’hiver puisqu’elle hiberne dans son cocon afin de mieux reprendre son travail au printemps. Résultat, rien n’est épargné, et ce sont à la fois les buis de nos forêts et des particuliers qui se retrouvent détruits.

Aucune solution réellement efficace n’existe

Malheureusement, face à cette situation, «On ne peut rien faire», déplore le garde forestier Harry Kleiner, qui a cette année encore pu constater l’ampleur des dégâts; aucune solution réellement efficace n’existe et c’est donc la résignation qui est de mise. En effet, si à l’échelle des particuliers quelques moyens de limiter les dégâts sont à disposition (quoique la meilleure solution paraisse être de remplacer le buis), à l’échelle globale, seul le temps semble pouvoir arranger la situation, plusieurs années étant nécessaires pour faire redescendre la prédation et régénérer le buis. L’action privilégiée consiste donc à couper certains des buis existant pour faire repousser des jeunes pousses.

Logiquement, cette situation engendre passablement de frustration, d’autant plus que le buis revêt une importance certaine dans la région, puisqu’il est utilisé lors des diverses fêtes de l’Abbaye ou encore fêtes de Rameaux. La pyrale du buis représente ainsi un malheureux casse-tête, qui espérons-le pourra être résolu afin de redonner sa vraie couleur verte à nos buis.

Tristan Bornoz

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