Dans notre région, comme un peu partout dans les plaines, le nombre d’éleveurs de vaches laitières a fortement diminué. Mais, selon Daniel Martin de Villars-sous-Yens, président de la Fédération vaudoise des syndicats d’élevage bovin, le nombre de tête de bétail semble se stabiliser. «Aujourd’hui, il faut pouvoir bénéficier d’un environnement adéquat pour produire du lait et surtout il faut avoir la passion de l’élevage!», dit-il.

Cette passion, elle est chevillée depuis toujours au corps de Philippe Fuchs et de son fils David qui a repris le domaine de Chauderon en propriété au début de 2020. Implantée en bordure de forêt et à peu de distance de la route Pampigny-Chavannes-le-Veyron, la ferme est constituée de plusieurs bâtiments. L’un deux, très vétuste, sera bientôt démoli.

Septantaine de laitières

Une ferme moderne sera bâtie à proximité. Elle permettra de meilleures conditions de travail, spécialement pour la septantaine de vaches laitière, majoritairement de la race Red Holstein, que compte l’exploitation. Le troupeau compte aussi environ huitante veaux et génisses.

Durant la saison d’estive, et cela depuis 2013, le troupeau rejoindra le pâturage de Praz-Rodet, propriété de la commune de Morges depuis… 1563! Il sera sous surveillance de Philippe et Betty Fuchs et d’un fromager pour transformer la production de lait en Gruyère d’alpage. «Mais je garde une vingtaine de vaches en plaine pour m’obliger à me lever!», nous a confié malicieusement David. Plus sérieusement, c’est pour approvisionner la fromagerie de Pampigny.

Producteurs de lait, mais surtout éleveurs passionnés, Philippe et David ont su, au fil des années, sélectionner les meilleures reproductrices et les inséminer avec des géniteurs à haut potentiel. La passion, le talent, et aussi la chance (car il en faut aussi en élevage) leur ont permis de constituer un troupeau de très haute valeur génétique.

Actuellement, les vaches laitières à haut potentiel ont en moyenne cinq lactations. Mais certaines, au bénéfice d’une bonne santé dépassent allègrement ce chiffre. David possède l’une de ces vaches d’exception.

Sa vache «Sunday», actuellement tarie, a déjà donné vie à un taureau et six génisses, dont cinq se trouvent sur l’exploitation. Cela a permis à David d’inscrire, à titre volontaire, une famille auprès de la Fédération suisse d’élevage bovin.

«Cette année nous avons reçu seize inscriptions pour l’ensemble du canton, explique Daniel Martin. Avec un expert, nous allons consacrer trois jours pour juger ces familles et les pointer selon divers critères anatomiques (50% des points) et des résultats laitiers (production et qualité du lait, 50%). Le pointage sur un barème de 100 points permettra d’établir un classement, comme cela se fait pour toutes les vaches après leur premier vêlage.»

Moyenne de 79,5 points

Pour «Sunday» et ses filles «Sunshine», «Sandy», «Sidney», «Saphir» et «Stella», la moyenne délivrée par les experts s’est établie dans la moyenne supérieure à 79.5 pts avec les félicitations des examinateurs et la remise d’une plaque d’écurie en souvenir. «Ce résultat récompense le travail de plusieurs générations. Je le partage avec mon père. J’en éprouve de la fierté et aussi une très grande émotion!», a confié David Fuchs.

Ce moment exceptionnel pour la ferme de Chauderon a été partagé avec quelques éleveurs amis de la région dans le respect des règles sanitaires.

Arnold Grandjean

Légende photo : Le petit Noah entouré par son grand-père Philippe et son père David.

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