« Disparition et Réminiscence » une exposition d’Etienne et Fabien Krähenbühl
Étienne Krähenbühl (71 ans) est le «président-directeur général» de son propre laboratoire de l’imaginaire, à savoir son atelier à Yverdon-les-Bains. Là-bas, de sa main, sont nées de multiples créations qui ont voyagé, ou se sont installées dans de nombreux endroits du monde. C’est alors que chacune est devenue une ponctuation dans la phrase de la vie d’un lieu; une ponctuation pourquoi? Parce qu’on s’est arrêté(e) pour la contempler, et que cet arrêt nous a fait mieux voir la phrase toute entière constituée par ce lieu. Une mise en valeur en quelque sorte, une mise en scène, voire une mise en abyme. C’est tout à fait ce qu’il se produit depuis le 5 avril (et va se produire jusqu’au 1er novembre prochain) dans divers lieux emblématique de La Sarraz à commencer par le Château – le plus beau des écrins pour les œuvres de Krähenbühl – jusqu’au cœur de La Filature, devenu un endroit de rêve, d’art, d’artisanat et de culture. Ce qu’on aime dans ses œuvres de métal et d’acier, c’est qu’elles révèlent une fragilité, une légèreté, une souplesse, et surtout, elles bougent, elles bruissent, elles se meuvent et nous émeuvent. Lauréat du prix de la Fondation Sandoz en 2009, Étienne Krähenbühl et son fils Fabien vous proposent durant sept mois cette expo immersive dans divers lieux de La Sarraz, où l’art contemporain dialogue avec l’histoire et le patrimoine. Son titre: Disparition et Réminiscence.
Débutez par le Château…
Le parcours de l’exposition s’ouvre donc au Château de La Sarraz, forteresse témoin d’un millénaire de métamorphoses, où les sculptures de Krähenbühl jouent avec le temps comme avec la matière. Puis, cap sur le bourg, où le dialogue entre vestiges et créations s’étire entre les pavés et les murs silencieux. L’atelier et le jardin de l’artiste dévoilent un laboratoire où le métal semble hésiter entre ruine et renaissance. Enfin, à La Filature, ancienne usine reconvertie en espace culturel, les œuvres soulignent combien la mémoire des lieux n’est jamais figée, mais toujours en mouvement.
«Disparition et Réminiscence» explore deux concepts fondamentaux intrinsèques à l’expérience humaine. Ces thématiques interrogent l’impermanence de la vie, des créations humaines et des lieux. À travers une sélection de sculptures, l’expo propose un voyage au cœur des notions de mémoire, de temporalité et de transformation. Enrichie par les contributions de Fabien Krähenbühl, archéologue et historien de l’art, l’expo lie ces œuvres contemporaines à des éléments historiques et archéologiques significatifs, offrant ainsi une perspective unique sur la réminiscence des lieux et des époques.
… et finissez à La Filature
Le dialogue entre sculptures et lieux permet d’ouvrir des fenêtres sur le passé médiéval, moderne et industriel de La Sarraz, tout en reliant le patrimoine à une réflexion contemporaine. Le billet d’entrée est à prix libre pour découvrir les différents espaces (du mardi au dimanche de 10h à 17h): «Choisissez le montant de ce billet selon votre appréciation et en fonction de votre satisfaction. On peut le faire en ligne ou auprès de l’accueil », annonce l’organisation.
■ Pascal Pellegrino