Le chantier a débuté
Mardi 17 juin, le chantier historique du puits à vortex a vraiment débuté avec l’arrivée de l’énorme foreuse, elle-même placée sur un énorme camion! Six mois auparavant, le lundi 9 décembre 2024, le Conseil communal votait – à l’unanimité – le crédit de 16,2 millions de francs pour construire ce gigantesque ouvrage qu’est le vortex et pour réaménager le ruisseau des Rochettes en contrebas. Rappelons qu’un premier vortex a été mis en service en 1980 pour évacuer les eaux d’une grande partie de Cossonay en direc tion de la Venoge et de la STEP de Penthaz, mais cet ouvrage a depuis longtemps atteint ses limites. D’où le besoin d’en construire un second au niveau de la place de la Tannaz. Cet ouvrage hydraulique complexe – devant permettre l’acheminement des eaux de surface sur de grands dénivelés en contrôlant l’énergie de l’eau – devenait indispensable pour Cossonay. En effet, toute imperméabilisation du sol engendre des débits d’eaux de pluie accrus à acheminer par les collecteurs. Il fallait donc s’assurer que le réseau de collecteurs aurait, à terme, la capacité nécessaire d’acheminer ce débit sans occasionner d’inondations.
Une chute d’eau plus haute que les chutes du Niagara
Le 26 juin dernier, une cérémonie officielle d’ouverture de chantier a été organisée, en présence notamment de la syndique de Cossonay Valérie Induni et du municipal Claude Moinat, qui a piloté ce dossier depuis de nombreuses années. Dans cette cérémonie était aussi présent Benjamin Neuhaus, chef de projet, de l’entreprise Holinger SA à Ecublens. Ce dernier a indiqué quelques détails sur «ce projet peu commun et qui n’arrive pas tous les jours dans une vie d’ingénieur».
«Alors qu’est-ce que c’est, un puits à vortex? Il faut comprendre qu’entre la place de la Tannaz et le ruisseau des Rochettes on a environ 70m de différence d’altitude. C’est plus haut que les chutes du Niagara. Dès lors, si on laisse l’eau s’écouler sur cette hauteur, on a beaucoup trop d’énergie, beaucoup trop de remous et l’eau se retrouve à creuser le fond. Voilà pourquoi on utilise un puits à vortex qui permet de contrôler cette eau, de dissiper l’énergie donc de la freiner et d’assurer un écoulement sécurisé. La rotation de l’eau contre le puits augmente la distance d’écoulement et sa vitesse est freinée par le frottement contre le puits et contre l’air qui se trouve au centre.»
M. Neuhaus a précisé que «le puits que l’on creuse avec cette foreuse et les étapes successives amènera le diamètre du forage à 3.20 m: On pourrait donc y rentrer une table de ping-pong, un billard ou une Smart. La galerie sera longue de 350 m et de 2,40 m de diamètre».
Deux ans de travaux
Si tout se déroule comme prévu, les travaux dureront deux années avant la mise en service du nouveau vortex. À ce moment-là, le chantier du siècle de Cossonay… sera invisible, puisqu’enterré! Cependant, lors du réaménagement total de la place de la Tannaz, il est prévu de réaliser des ouvertures vitrées pour que le public puisse apercevoir une partie de cet imposant ouvrage.
Pascal Pellegrino