En équilibre instable sur l’arête des Perrons

Nous sommes six à être encordés par équipe de deux, en équilibre instable sur l’arête des Perrons, à cheval entre la France et la Suisse, sur les hauts du village valaisan de Finhaut. Le temps est magnifique en ce mois d’août, et la lumière du jour rend les couleurs de la nature envoûtantes. Au loin, le massif du Mont-Blanc semble veiller sur nous et à nos pieds, les eaux glaciaires turquoises du lac hydroélectrique d’Emosson ainsi que celles du lac du vieux barrage nous appellent.

Il a fallu marcher une heure depuis le parking du nouveau barrage pour rallier le pied de la voie. Nous avons ensuite pris pied sur cette longue arête qui fait aussi office de frontière franco-suisse. Le rocher est beau et l’escalade peu soutenue, mais longue et aérienne. C’est un classique de l’alpinisme d’arête souvent très fréquenté. Mais, ce n’est pas le cas aujourd’hui. Heureusement, car doubler d’autres alpinistes sur un tel parcours n’est pas toujours agréable. L’itinéraire offre un panorama imprenable sur le massif du Mont-Blanc et les cimes désolées du Haut Faucigny que sont le Ruan (3’043 m) ou le Pic de Tenneverge (2’989 m). Il alterne montées et descentes en rappel, à raison de trois de chaque. Nous progressons corde tendue, en nous assurant avec des sangles ou en passant la corde derrière des becquets. C’est magnifique et un peu aventureux. Mais c’est long aussi, d’autant qu’une fois parvenus à l’autre extrémité de cette muraille rocheuse, via le Grand Perron (2’673 m) et la Pointe de l’Ifala (2’651 m), il nous reste encore une longue marche pour revenir à notre point de départ du matin. La fatigue pèse sur les mollets, mais la beauté des paysages compense largement. Notons que cette course gagne aussi à être réalisée en automne, lorsque les couleurs se font alors plus nostalgiques. C’est d’ailleurs pourquoi, nous avons choisi de vous en parler maintenant

TEXTES ET PHOTOS
LAURENT GRABET

En 3 mots

Statistique
Cette course, dont l’altitude s’échelonne de 1970 mètres à 2674 mètres, nous a demandé environ neuf heures d’effort à une allure modérée. Elle représente environ 900 mètres de dénivelé.

Précurseurs
La première traversée complète des Perrons a été réalisée dans le sens est-ouest par Émile-Robert Blanchet et Kaspar Mooser. C’était le 28 septembre 1931, mais avec un tout autre matériel et sur une voie non équipée…

Dinosaures
Les traces de cinq à neuf espèces de dinosaures ont été imprimées, voici plus de 230 millions d’années, sur des dalles de quartzite légèrement inclinées. Elles surplombent le Vieux Emosson, vers 2400 mètres d’altitude. Elles ont été découvertes en 1976, lorsque le névé qui les recouvrait a commencé à fondre.

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