Réenracinement, skis aux pieds, du côté d’Arolla

L a région d’Arolla regorge de belles sorties de ski de randonnée. La Cassorte est l’une des plus longues. Nous l’avons glissée au printemps passé. Une vingtaine de centimètres de poudreuse étaient tombés pendant la nuit. Cette sortie est un grand classique ici. C’est le guide Gilbert Crettaz, un enfant du pays, qui nous y escorte. On enchaîne deux téléskis pour arriver au sommet du domaine skiable à 2’850 m.

Descente agréable

De là, on chausse nos peaux. Face à nous 400 mètres de dénivelé remontent la combe des Fontanesses jusqu’à rallier le col de la Cassorte (3’250 m). À la montée, de très discrets «vooms», signe que les couches de neige ne sont pas très stables, se font entendre. On prend nos distances pour minimiser les risques d’avalanche.
Les derniers 50 m forment un goulet et imposent un portage qui fait généreusement travailler le cardio, car on s’enfonce dans la neige fraîche.

Notre redescente commence par une sorte de faux rappel dans un petit couloir nord donnant sur le Val des Dix. Les premiers mètres flirtent avec les 45° et sont étroits, gelés et caillouteux. C’est souvent le cas ici comme le prouve un spit d’assurage vissé dans la roche. On a emporté nos baudriers et une corde et nous jouons donc la prudence en les utilisant.

Depuis la selle du Col Supérieur des Ignes, une longue descente de 1’500 m de dénivelé s’offre à nous. D’emblée, Gilbert déclenche volontairement une plaque d’une trentaine de centimètres d’épaisseur. La pente ainsi purgée est sûre et nous godillons à même les restes de la coulée. La descente est agréable sans être jouissive, car le vent a légèrement croûté la surface par endroits.

Le Lac Bleu d’Arolla

On admire en passant la cascade de glace des Ignes. À mesure que l’altitude baisse et que la température augmente, la neige se fait collante. Arrive le célèbre lac bleu d’Arolla, dont les eaux ont ensorcelé des générations de randonneurs avant nous. Ne reste qu’à slalomer dans la forêt pour éviter l’herbe et rejoindre, intacts, notre voiture et le hameau de la Gouille. ■

LAURENT GRABET

En 3 mots

Autres courses
Derrière nous se dévoile tout ce que la haute montagne locale compte de charmes, comme au-tant de prétextes d’y revenir une autre fois skis ou crampons aux pieds: le Pigne d’Arolla, le Mont Collon ou encore l’Aiguille de la Tsa et son appétissant et vertigi-neux long couloir.

Derib
«Dans le val d’Hérens, on est près du paradis. J’y trouve une source d’inspiration géniale. Plus qu’ailleurs, j’y suis ouvert à cette force spirituelle qui dirige le monde», m’avait confié le papa de «Yakari», voici quinze ans. A le recul, je comprends finale-ment à quel point le bédéiste vaudois avait raison.

Virage
Posée sur le trajet de la Haute route Chamonix–Zermatt et sur celui de la Patrouille des Glaciers, la région d’Arolla a un sacré potentiel question ski. Voici plusieurs décennies, elle aurait même pu opter pour un destin touristique à la Zermatt ou Verbier en construisant un téléphérique qui aurait mené sur l’iconique Pigne. Elle ne l’a pas fait, mais a gardé son âme…

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