Les bienfaits des plantes pour nos animaux

La phytothérapie, qu’elle soit utilisée localement ou par voie générale, est aujourd’hui reconnue comme une approche thérapeutique à part entière en médecine vétérinaire. Elle peut accompagner une convalescence, faciliter la digestion, renforcer le système immunitaire ou soutenir un traitement de fond. Chiens, chats, équidés, ruminants: tous peuvent bénéficier des vertus des plantes médicinales, à condition que leur usage soit rigoureux, maîtrisé et adapté à chaque espèce.

L’utilisation des plantes médicinales remonte à plusieurs millénaires. En médecine vétérinaire, ces savoirs sont aujourd’hui enrichis par des données scientifiques et une meilleure compréhension des principes actifs végétaux. Certaines molécules issues des plantes – comme la morphine (extrait du pavot) ou l’acide salicylique (issu du saule) – ont même servi de base à des traitements modernes.

Applications variées selon les espèces

La phytothérapie vétérinaire s’applique à de nombreuses espèces, domestiques comme d’élevage, avec des indications variées:

Chez les chevaux, le curcuma ou la prêle sont utilisés pour soulager les douleurs musculaires et articulaires. Pour les chevaux de sport, il est essentiel de consulter un vétérinaire: certains compléments peuvent être considérés comme dopants.

Chez les bovins, le fenugrec, la bardane ou encore le thym peuvent être prescrits pour améliorer la digestion, stimuler la lactation ou soutenir les fonctions hépatiques.

Chez les chiens et chats, le chardon-Marie protège le foie, la valériane aide à apaiser l’anxiété, et le calendula (photo ci-dessous) favorise la cicatrisation cutanée.

Un complément sous surveillance

La phytothérapie ne remplace pas les traitements conventionnels, mais elle peut en renforcer les effets. Elle aide à limiter certains effets secondaires et améliore souvent la réponse globale de l’animal. Elle trouve ainsi toute sa place dans la gestion des maladies chroniques, des troubles fonctionnels ou dans une démarche de prévention. Parmi ses avantages:

Une synergie d’action : l’association de plusieurs plantes permet d’agir sur différents mécanismes de l’organisme.

Une adaptabilité : les soins peuvent être individualisés selon l’espèce, l’âge, le mode de vie et l’état de santé de l’animal.

Une réduction du recours systématique à certains médicaments, notamment en médecine rurale. Cela va dans le sens d’une limitation de l’usage des antibiotiques, et d’une médecine plus durable. Mais toutes les plantes ne se valent pas: Il est essentiel de bien choisir leur origine et leurs méthodes de culture, qui ne sont pas toujours respectueuses de l’environnement.

Dans un contexte où la prévention et le bien-être animal prennent de l’ampleur, la phytothérapie s’impose comme une ressource thérapeutique précieuse et durable. Pratique ancienne enrichie par les connaissances actuelles, elle élargit les possibilités de soin tout en respectant les particularités physiologiques de chaque espèce.

Mais les plantes, aussi efficaces soient-elles, comportent des risques. Certaines peuvent interagir avec des médicaments, d’autres sont toxiques pour certaines espèces. Leur usage doit donc toujours être encadré par un vétérinaire formé, qui saura adapter les dosages et assurer un suivi clinique rigoureux. Avec un usage réfléchi, la phytothérapie a toute sa place dans la médecine vétérinaire d’aujourd’hui – et plus encore dans celle de demain.

LUCIE SOULAN, VÉTÉRINAIRE À SENARCLENS

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25 avril 2025Infos