«Un bon pain est fait avec beaucoup d’amour. Tu lui as laissĂ© le temps de fermenter, il a bien gonflĂ©, tu l’as cuit Ă  la tempĂ©rature idĂ©ale et une bonne croĂ»te s’est formĂ©e. Quand tu la casses, le pain chante, un rĂ©gal
 Le pain, c’est la plus belle chose du monde!», explique, enthousiaste, StĂ©phane Mercuri. AprĂšs avoir vendu son entreprise le 1er juin 2019, la fabrication du pain lui a manquĂ©. «Au dĂ©part, j’étais perdu et il m’a fallu quelques mois pour commencer Ă  m’y habituer. Maintenant, je vends des produits de boulangerie et des cafĂ©s au tea-room, mais je suis toujours boulanger- pĂątissier dans l’ñme.»

«Stef» est tombĂ© dans la marmite du mĂ©tier Ă  cinq ans. À GenĂšve, ses parents habitaient un immeuble comprenant une boulangerie oĂč sa maman travaillait comme vendeuse auxiliaire. En rentrant de l’école, il allait souvent voir ce qui s’y passait. «Le patron, RenĂ© Lambercy, m’avait Ă  la bonne: je me levais la nuit en cachette de mes parents, il m’accueillait Ă  bras ouverts, me mettait un tablier et j’avais l’impression de l’aider. C’était notre secret Ă  tous deux!»

DĂšs cet instant, il a su que cette profession deviendrait la sienne. Au terme de la scolaritĂ©, il a fait son apprentissage et, une fois le CFC obtenu, il a enchaĂźnĂ© pour la formation de pĂątissier-confiseur. «Ensuite j’ai voyagĂ© quelque peu, bossĂ© ici et lĂ , j’ai rencontrĂ© ma femme et nous avons ouvert notre premiĂšre boulangerie le 1er mai 1990 Ă  la Place du Temple Ă  Cossonay.»

Chevalier du Bon Pain

Trente annĂ©es de boulangerie, une formidable aventure qui s’est diversifiĂ©e au fil du temps, qui s’est agrandie avec des commerces ouverts Ă  Senarclens, Penthalaz, puis La Sarraz, sans oublier la crĂ©ation de La Fourmi Provençale Ă  Cossonay, enseigne qui s’appelle aujourd’hui Chez Stef.

Dans le cadre de sa profession, il s’est engagĂ© pour la reprĂ©sentation et la dĂ©fense de la branche en intĂ©grant divers comitĂ©s locaux, puis rĂ©gionaux et en occupant depuis 2016 le poste de prĂ©sident de l’ABPCV (Association des boulangers, pĂątissiers et confiseurs vaudois). Enfin, il a obtenu le titre honorifique de Chevalier du Bon Pain qui constitue une reconnaissance de ses pairs.

Volontarisme précoce

On peut tirer un parallĂšle entre son engagement professionnel et celui qu’il dĂ©gage dans la vie de tous les jours. Il adore le contact, discuter avec les gens, apprendre, comprendre et finalement aider, principes appliquĂ©s au sein de la SDC (SociĂ©tĂ© de DĂ©veloppement de Cossonay) qu’il prĂ©side depuis plusieurs annĂ©es. Stef est un hyperactif Ă©prouvant du plaisir dans l’action et quand «ça dĂ©mĂ©nage.» Ce qui implique des qualitĂ©s de travailleur, de fonceur, d’optimisme et d’ouverture d’esprit. «Je demande beaucoup aux gens parce que je suis ainsi avec moi-mĂȘme. D’oĂč mon sentiment de me conduire un peu comme un rouleau compresseur pas assez attentif aux autres!»

Ce volontarisme, on le retrouve trĂšs tĂŽt chez StĂ©phane en prenant connaissance des hobbys qu’il a pratiquĂ©s: hockey sur glace jusqu’en LNB, ski de vitesse et acro, motocross, trial et concours de pĂȘche – cette derniĂšre activitĂ© me faisant sourire –, un des moyens qu’il a trouvĂ©s pour dĂ©compresser. Citons sa derniĂšre «folie-passion», la moto de vitesse sur circuit, son sport exutoire de 2006 Ă  2016 oĂč il a remportĂ© trois titres de champion d’Europe dans la catĂ©gorie «non licenciĂ©s». «Tous ces sports ont Ă©tĂ© entrepris avec des buts bien prĂ©cis. Prendre des risques pour y arriver, c’est ainsi que j’avance! Bon, il y a eu aussi pas mal d’accidents qui me font aborder maintenant d’autres choses. Mais voilĂ , cela a Ă©tĂ© super!»

Au cours de la discussion, il Ă©voque avec fiertĂ© sa fille «garagiste au mĂȘme caractĂšre que moi» et son fils boulanger Ă  Gollion avec qui il esquisse des projets. Alors de quoi demain sera-t-il fait? «Avant le Covid, j’aspirais Ă  une semi-retraite pour 2025 environ. Dans ce sens, je me suis dĂ©jĂ  achetĂ© un four Ă  bois et un pĂ©trin installĂ©s Ă  la maison et je pensais continuer Ă  titre personnel Ă  faire des petits pains et expĂ©rimenter des recettes inĂ©dites. Cependant, avec la pandĂ©mie, je me retrouve 7 jours sur 7 au tea-room pour remonter la pente et mon pĂ©trin n’est pas prĂȘt d’ĂȘtre utilisĂ©.»

Son envie de voyages va ĂȘtre repoussĂ©e de plusieurs annĂ©es, «mais allons-y, fonçons, ça va fonctionner ! Je dĂ©teste quand ça pĂšdze!»

Claude-Alain Monnard

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