En temps ordinaire, un prĂ©avis concernant lâachat dâun vĂ©hicule pour la commune (en lâoccurrence pour le secteur des travaux et de la voirie) passe comme une lettre Ă la poste. Sauf que lundi, lors du Conseil communal de Cossonay, la lettre en question a dĂ» ĂȘtre mal affranchie⊠En effet, aprĂšs un long dĂ©bat, la MunicipalitĂ© a fini par retirer le prĂ©avis. Lâobjet de la discussion Ă©tait le remplacement dâun vĂ©hicule utilitaire (type «pick up») Ă moteur thermique acquis en 2003 par un modĂšle de la marque française Goupil, seul modĂšle Ă©lectrique Ă fonctionnalitĂ©s Ă©quivalentes existant sur le marchĂ©, pour un coĂ»t total dâenviron CHF 95â000.- (comprenant aussi lâachat dâune cuve et matĂ©riel dâarrosage ainsi quâun filet de protection).
La position de la MunicipalitĂ© est de remplacer progressivement le parc de vĂ©hicules communaux dans un souci Ă©cologique et dans le but de respecter la politique Ă©nergĂ©tique liĂ©e au label «CitĂ© de lâEnergie», label exigeant la diminution des Ă©missions de CO2 des vĂ©hicules communaux de 80%.
Rapport trĂšs critique
Or, dans le cas du Goupil, la Commission â tout en reconnaissant la pertinence de lâobjectif de protection de lâenvironnement de la Commune ainsi que la satisfaction du personnel de la voirie qui a essayĂ© lâengin â a Ă©mis un rapport trĂšs critique par rapport au coĂ»t (70% plus cher quâun vĂ©hicule thermique Ă©quivalent) et par rapport Ă la «qualitĂ© gĂ©nĂ©rale». Le rapporteur, Stephan Kolly, a regrettĂ© quâil nây ait pas (encore) de concurrence sur ce marchĂ© spĂ©cifique pour avoir la possibilitĂ© de faire un choix: «La majoritĂ© de la Commission estime quâil est urgent dâattendre une nouvelle proposition pour un vĂ©hicule qui devrait ĂȘtre moins cher et ressembler davantage Ă ce qui se fait sur le marchĂ© en 2021».
On pense donc quâavec le retrait du prĂ©avis, la MunicipalitĂ© va choisir de rĂ©parer le Toyota Dyna 150 existant (qui arrive pourtant en bout de course) en attendant une meilleure opportunitĂ© dans les deux ou trois ans Ă venir.
AprĂšs quoi, une commission a Ă©tĂ© nommĂ©e pour un tout grand projet, dont on parle depuis une quinzaine dâannĂ©es: le nouveau Vortex. Rappelons que cet ouvrage hydraulique complexe, qui doit permettre lâacheminement des eaux de surface sur de grands dĂ©nivelĂ©s en contrĂŽlant lâĂ©nergie de lâeau, est devenu indispensable pour Cossonay car le vortex actuel, mis en service en 1980, a atteint ses limites de capacitĂ© il y a une bonne dizaine dâannĂ©es dĂ©jĂ .
En deux étapes
Pour ce projet dâenvergure, la MunicipalitĂ© a dĂ©cidĂ© de procĂ©der en deux Ă©tapes: premiĂšrement en dĂ©posant (lundi passĂ©) une demande dâun crĂ©dit dâĂ©tude dâun montant de CHF 485â000.-, «qui permette dâamener le projet Ă un stade de maturitĂ© trĂšs avancé», selon les mots de lâexĂ©cutif. Pour cette premiĂšre Ă©tape cruciale, la commission doit rapporter en principe lors de la derniĂšre sĂ©ance de la lĂ©gislature le 21 juin prochain.
AprĂšs, en cas dâacceptation du premier prĂ©avis, il y aura dâici Ă la fin de lâannĂ©e une mise Ă lâenquĂȘte suivie dâune procĂ©dure dâappel dâoffres. Ce nâest que dans le premier trimestre 2022 que sera prĂ©sentĂ©e la seconde Ă©tape, Ă savoir une demande de crĂ©dit de rĂ©alisation (le tout Ă©valuĂ© pour lâinstant Ă treize millions).
En scindant le projet en deux prĂ©avis, le but de lâexĂ©cutif est de se donner du temps pour prĂ©ciser le coĂ»t final sur la base de soumissions rentrĂ©es et dâautorisations cantonales dĂ©livrĂ©es, mais aussi dâavoir la possibilitĂ© de finaliser les procĂ©dures et discussions pour les opĂ©rations fonciĂšres dâune part et, dâautre part, de poursuivre les discussions en cours avec lâEtat concernant lâĂ©ventuel subventionnement dâune partie du projet. Si cette seconde demande de crĂ©dit est entĂ©rinĂ©e, les travaux du nouveau vortex dĂ©buteront Ă la fin de lâĂ©tĂ© 2022 pour se terminer Ă lâĂ©tĂ© 2024.
Améliorer la desserte
Notons enfin quâun postulat a Ă©tĂ© dĂ©posĂ© (par Steve Corminboeuf, Yannick Maury et Thomas Sigrist) visant Ă amĂ©liorer la desserte en transports publics via des arrĂȘts supplĂ©mentaires sur les lignes MBC existantes, notamment dans la moitiĂ© nord de Cossonay (oĂč se situent le cimetiĂšre, le centre de tri de dĂ©chets, le fitness, le Landi ou le TCS), un territoire bien moins desservi que la moitiĂ© sud.
Pascal Pellegrino