Les divers problèmes de baisse des rendements financiers touchant de nombreuses productions de l’agriculture suisse incitent de plus en plus d’agriculteurs à rechercher des solutions alternatives. Travail extérieur ou mise en place de cultures innovantes sont des pistes suivies par de nombreux exploitants.

Il faut de la patience

À Cottens, le jeune entrepreneur agricole Julien Bugnon s’est déjà illustré en créant en 2010 la société Eco-Sapin qui loue des sapins de Noël. En 2014, il a planté environ 800 noyers en culture intensive sur près de quatre hectares. Nouvelle initiative hardie en 2015 avec la plantation de noisetiers, dont la surface à ce jour se monte à sept hectares. Pour les noix et les noisettes, la patience est de mise avant de pouvoir effectuer la première récolte. Quant aux noix, il faut attendre sept à huit ans pour obtenir enfin une récolte optimum.

En ce qui concerne les noisettes, l’attente a été un peu plus courte puisque Julien Bugnon a pu commencer sa première récolte la semaine dernière déjà.

Après quatre ans d’attente, c’était un vrai bonheur de pouvoir enfin commencer à récolter le fruit de mon investissement. C’est au Périgord, capitale française de la noisette, que je suis allé chercher mes jeunes plants. Dès la fin de la première année, nous les taillons pour leur donner l’apparence de petits arbustes. Plusieurs fois dans l’année nous devons repasser pour tailler les rameaux partant de la base afin d’éviter la forme buisson que le noisetier arbore naturellement dans la nature. Pour assurer le plein développement de mes arbustes et un rendement homogène, je leur apporte des éléments nutritifs. J’ai aussi mis en place une installation d’arrosage goutte à goutte sur les parcelles proches du réseau d’eau. En plein champ, nous intervenons manuellement avec une citerne. Les noisettes tombent toutes seules au sol à maturité. Les noyers doivent être secoués avec une ramasseuse automotrice pour faire tomber les noix. Une machine acquise avec mes partenaires Steve et Patrick Henchoz, à Echallens. Ensemble nous avons créé la société «Swiss-noisettes». Une fois ramassées, les noisettes et les petites pierres sont déversées dans un bac rempli d’eau, les pierres partent au fond et les noisettes flottent. Cellesci, actuellement, sont encore triées à la main pour éliminer les coques véreuses. Elles sont ensuite séchées dans un four et pourront être commercialisées dans un premier temps en coque. Lorsque la production sera à son optimum, dans sept à huit ans, nous envisageons une commercialisation en coques et en amandes, avec également une production d’huile de noisettes en collaboration avec l’huilerie de Sévery. Vers la fin d’octobre, des noisettes de Cottens en coque y seront proposées aux clients».

Des chocolatiers se montrent intéressés

Dès maintenant, des chocolatiers se sont montrés très intéressés à utiliser des noisettes locales dans leurs diverses productions. La grande distribution, au niveau local, et les commerces de proximité sont également intéressés.

Texte et photos Arnold Grandjean

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