Responsable de la sécurité au Venoge Festival depuis 12 ans, Steve Pidoux est le plus ancien membre du comité en fonction. Avec ses trente ans, il en est aussi le plus jeune représentant. Le Venoge Festival tient une place à part dans vie: il lui consacre bénévolement l’équivalent d’un mois et demi de travail par an et une partie de ses vacances. Il a aussi quitté son domicile de Morges pour venir s’établir à Penthalaz, tant la région et ses habitants lui plaisaient.

20’000 pas/jour au compteur

Tout au long de ces années, il s’est adapté à la mue du festival, qui a changé d’échelle. Sa forte implication ne l’a pas empêché d’obtenir récemment son brevet d’agent de détention et de s’investir dans le corps de sapeurs-pompiers de Penthalaz. Nous l’avons suivi, mercredi, jour d’ouverture du Festival. Une journée marathon avec plus de 20’000 pas au compteur.

Midi

Steve Pidoux retrouve la cabine qui lui sert de bureau. Il a bossé toute la nuit aux derniers préparatifs. Ce sera le même rythme tout au long du festival mais il ne s’en plaint pas: «Pour la première fois, j’ai une assistante, qui répond aux mails et téléphones. Je peux ainsi dormir quelques heures le matin. Un luxe par rapport à avant!» À peine arrivé, le responsable de la sécurité est sollicité de partout. Il mène plusieurs discussions de front, mais prend le temps de répondre à chaque question. Il donne aussi de sa personne, en travaillant aux côtés des bénévoles.

15 heures

Steve Pidoux réunit autour de lui les vingt-deux responsables de secteur du domaine de la sécurité pour faire le point. Les indicateurs sont tous positifs: il n’y a pas de menace d’orage, les concerts s’annoncent tranquilles et l’affluence est moyenne avec quelque 4000 festivaliers.

Les responsables de secteur gèrent les entrées, le contrôle des accès, les parkings, l’accueil VIP, la gestion des conflits ou encore les enfants perdus. «Ces personnes exercent souvent des métiers similaires dans le privé, explique Steve Pidoux. J’essaie d’exploiter au mieux leurs compétences.»

280 bénévoles travaillent cette année dans le domaine de la sécurité. «Certains bénévoles ne bossent que quatre heures. À l’avenir j’aimerais bien avoir moins de personnes (autour de 160), mais qui s’engagent pour davantage d’heures et reviennent d’année en année. L’objectif est de les fidéliser en leur apportant la reconnaissance nécessaire.»

17 heures

L’ouverture des portes. Steve Pidoux aime ce moment, empreint à ses yeux de poésie: «D’un côté de la barrière, les spectateurs attendent, en file, devant la porte d’entrée. De l’autre côté, les bénévoles sont prêts à intervenir. Je savoure toujours ces quelques minutes, où ces deux mondes sont encore séparés. Et j’aime le moment où ils se réunissent en harmonie, ne formant plus qu’une entité.»

Vers 20 heures

Début du concert principal. Le responsable de la sécurité vérifie que tout le dispositif, auquel participent aussi pompiers et secouristes, est en place. «Je procède à une analyse des risques pour déterminer le nombre nécessaire d’intervenants», explique Steve Pidoux. Durant les semaines précédant le festival, il réalise une carte où chaque concert a une couleur en fonction des risques: «Je me rends à des concerts, je me documente sur internet et je contacte aussi d’autres organisateurs de festivals pour établir cette carte. J’analyse le type de public, les possibles mouvements de foule ou de conflits.» Il a classé, à raison, mercredi soir le concert d’Amy Macdonald dans les événements sans souci. En revanche, la prestation de Shaka Ponk, prévue vendredi, est en rouge vif, à haut risque de mouvement de foule.

Vers 2 heures

Sous la houlette de Steve Pidoux, les bénévoles rattachés à la sécurité se mettent en ligne pour pousser dehors les festivaliers, parfois peu pressés de partir. «Les bénévoles me font alors penser aux Minions, quand je les vois ainsi, avec leur gilet jaune», sourit le responsable de la sécurité.

La nuit n’est pas encore finie pour lui: «C’est le moment où je prépare la journée du lendemain. J’essaie de trouver les mesures les mieux adaptées en restant toujours pragmatique ». Ce n’est que vers 6 heures du matin que Steve Pidoux prendra quelques heures de repos…

Laurence Künzi

Articles recommandés
18 mars 2024Infos
23 février 2024Infos
23 février 2024Infos
23 février 2024Infos