Avec l’apparition du coronavirus, on ne parle que de « confinement »; ce mot, je ne l’avais jamais entendu avant, que signifie-t-il et d’où vient-il ?

«Confinement» vient du verbe «confiner», du latin confinis (signifiant: «qui a la même limite») et de l’adjonction des mots cum (avec) et finis (fin, frontière). L’idée dominante est celle de frontière ou de limite entre deux lieux ou choses qui se touchent. On parle d’ailleurs de «toucher aux confins d’un pays, d’une terre». Le terme a évolué dans le sens de reléguer dans un certain lieu. Par exemple: «confiner quelqu’un dans un bureau, se confiner dans la solitude».

Plus extrême encore, «confiner» signifie «être enfermé», «être maintenu dans un espace restreint ». Par exemple: «Comme il est atteint d’une maladie grave, il doit rester confiné dans une chambre stérile. On parle aussi de «confinement » pour des détenus mis à l’isolement.

Il a eu « affaire » à plus fort que lui ou « à faire »?

L’expression «avoir affaire» est la forme la plus courante et doit être employée dans des compositions telles que: Il a eu affaire à plus fort que lui, vous aurez affaire à moi.

Quant à «À faire», il s’emploie dans des compositions telles que: J’ai à faire ma lessive, vous aurez à faire un long voyage. On notera que pour ces compositions, «à faire» est toujours suivi d’un complément d’objet direct et par ailleurs que l’inversion des termes est possible: J’ai ma lessive à faire, vous aurez un long voyage à faire.

Au contraire, dans: «il a eu affaire à forte partie», même si l’on remplace affaire par à faire, il est impossible d’opérer l’inversion, sous peine d’obtenir une phrase absurde.

De même, on remarquera que la formulation avoir affaire se construit soit avec la préposition à, soit avec la préposition avec, ce qui n’est pas le cas de la formulation «avoir à faire».

Gisèle Droux

Le « couvre-feu », c’est l’interdiction à la population de circuler dans la rue durant une certaine période de la journée (en général le soir et tôt le matin. Mais où est le rapport avec un feu que l’on couvre ?

Autrefois le couvre-feu était une sonnerie qui marquait l’heure de se retirer chez soi, de fermer sa porte à clef et… d’éteindre les feux et les lumières. Il avait alors une double raison: éviter les conspirations et attentats nocturnes et aussi les incendies, si terribles au Moyen Âge. Dans un temps où il n’existait pas de chauffage central, ni de chauffage électrique, il était très tentant de laisser le feu se consumer dans la cheminée durant la nuit…

L’origine du couvre-feu est donc fort ancienne; elle doit remonter à l’introduction des cloches dans la vie publique. Peu à peu, le couvre-feu fut sonné par l’édifice municipal (le beffroi par exemple); il indiquait alors l’heure de fermeture des cabarets. La cloche sonnait, suivant les endroits, à sept ou à huit heures du soir. Aussitôt après, le guet sortait et ramassait les truands et voleurs qui se trouvaient sur sa route. Cette heure indiquait aussi celle de la cessation du travail de certains métiers.

Le couvre-feu était sonné par la cloche du beffroi ou par celle de l’église, malgré les interdictions de conciles qui rappelaient que la cloche, de par son baptême, ne devait pas servir à des usages profanes.

À l’origine, le mot «couvre-feu» n’est donc pas lié à une interdiction de circuler dans les rues comme c’est le cas à notre époque, mais à l’obligation d’éteindre toutes les lanternes et les bougies.

MOT D’AUTEUR

« Elle a le besoin éperdu de se nourrir de leur peau, de poser des baisers sur leurs petites mains, d’entendre leurs voix aiguës l’appeler « maman ». Elle se sent sentimentale tout à coup. C’est ça qu’être mère a provoqué. Ça la rend un peu bête parfois. Elle voit de l’exceptionnel dans ce qui est banal. Elle s’émeut pour un rien. »

Citation de «Chanson douce» de Leïla Slimani, Prix Goncourt en 2016

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