Gollion renoue avec le théâtre

En 2022, le village de Gollion a vu naître une nouvelle troupe théâtrale. Baptisée «Gollion’Art», la jeune société a organisé un repas de soutien à la Grande salle du village le 23 septembre. Les participant(e)s à la soirée ont, en plus d’avoir dégusté une choucroute, découvert un premier spectacle composé de sketchs et de chansons maison, qui en appellera bien d’autres, à intervalle de deux ans selon la volonté de ces joyeux lurons tous habitants de Gollion ou Cossonay. Et du théâtre, dieu sait s’il en a été question durant ces quarante dernières années dans la commune.

Une tradition bien ancrée

D’aucuns se souviennent peut-être de la Revue de Gollion qui, née de l’envie de planches d’une équipe de farfelus du bled au début des années 1980, brocardait la vie locale. La revue changea sa formule en 1987 pour proposer des sketchs dans l’esprit de ceux de l’émission de télé «Le Théâtre de Bouvard», qui faisait fureur à l’époque. Un premier spectacle à l’Hôtel d’Angleterre de Cossonay, introduisit le concept qui perdura. La troupe en profita pour se renommer «Le Café-théâtre de Gollion», même si l’appellation de «Cabaret de Gollion» était plus courante.

Ce n’est qu’une année plus tard, en investissant et en transformant l’ancienne salle de gym en salle de théâtre au charme inimitable, que le groupe décolla et fit la réputation de ses soirées durant de nombreuses années. En parallèle, une seconde compagnie théâtrale commençait à faire parler d’elle. Il s’agissait de Proz’act, qui proposait une formule de spectacle cosy où le public installé dans des canapés riait aux tirades de sketchs écrits et interprétés par des villageois.

Toutefois, le rideau tomba sur cette période faste lorsque, fin 2019, la salle théâtrale, vétuste et ne répondant plus aux normes de sécurité, fut démolie et remplacée par une cantine scolaire et des chambres d’hôtel. Le Café-théâtre de Gollion se mua en Café-théâtre du Coin et il est désormais une troupe itinérante qui se produit dans des lieux intimistes. Quant à la compagnie Proz’act, elle avait déjà tiré sa révérence au moment de la démolition.

Début d’une nouvelle ère?

Avec la recette du spectacle humoristique autour d’alléchantes victuailles, Gollion’Art reprend un concept éprouvé qui en réjouira plus d’un. Le premier spectacle a déjà permis de sentir une écriture assez efficace et un bon engagement dans l’interprétation. Sans doute manque-t-il encore un peu d’habillage visuel, que ce soit au niveau des éclairages trop peu présents, que des décors et accessoires plutôt minimalistes.

Mais le public venu nombreux n’a pas boudé son plaisir et le but a été atteint. Il va maintenant être intéressant de suivre l’évolution de cette nouvelle troupe mue par la passion de la comédie. Alors bon vent les artistes!

ROMAIN MANGE

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