Vendredi passé, c’était l’effervescence chez la famille de Philippe Bürli de Villars-Bozon. Entourée d’une quarantaine de personnes, membres de la famille ou ami(e)s, ce petit monde préparait le départ du troupeau pour sa vingtième estive sur l’alpage de La Thomassette situé sur les contreforts du Risoux, au-dessus du Brassus.

Au début de l’aventure, il y avait Fernand et son épouse Josette, puis ils se sont associés avec leur fils Philippe et son épouse Martine. On pense qu’elle devrait continuer grâce à Elodie, la fille de Philippe et Martine, radieuse en tête du troupeau. Actuellement elle poursuit son apprentissage d’agricultrice sur une exploitation de Cuarnens.

Barrière humaine

Le départ de cette «Poya» (montée en patois) d’une centaine de vaches et génisses a été donné vers 15h30. Elle a démarré très fort, comme si certaines bêtes voulaient prendre la tête du cortège pour être les premières à déguster l’herbe de la montagne. C’est pourquoi il y avait comme une barrière humaine à l’avant du troupeau pour freiner l’ardeur des plus ambitieuses, et une garde sur les côtés et à l’arrière pour éviter que le troupeau ne se disloque, sans pour autant qu’il ne soit trop compact!

Le troupeau et ses accompagnant(e)s ont fait une première halte au «Grand contour» du Mollendruz, puis un arrêt plus important a été organisé au bas de l’ancienne piste de ski du Crêt-Blanc, près du rond-point entre le Pont et l’Abbaye, où chacun(e) a pu se reposer et partager un repas et, pour les bovins, brouter un peu! Puis le troupeau a repris la route pour atteindre La Tomassette vers les 1h30 du matin.

Une centaine d’hectares

Loué par la famille Bürli, l’alpage de la Thomassette est en mains privées. Il a une superficie totale d’une centaine d’hectares, dont environ 45ha. de pâturage. Sa capacité d’accueil est de 92 paquiers, ce qui veut dire qu’il peut théoriquement nourrir 92 bovins adultes. Pour cette saison, le chalet hébergera 120 têtes de bétail, 56 vaches, 43 génisses et des veaux. Pour aider Fernand et Josette, le couple pourra compter sur la collaboration de Rebecca, une dame qui a déjà une grande expérience du bétail et du travail sur un alpage. Le lait produit à la Thomassette est livré à la fromagerie du Brassus pour être transformé en Gruyère, puis en vacherin sur la fin de la saison. En principe, les vaches en lactation regagneront la plaine vers la mi-septembre. La disponibilité en herbe décidera de la descente du reste du troupeau.

ARNOLD GRANDJEAN

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11 mai 2024Infos