Les bonheurs de l’âge avancé

Comme Jacques Chessex, écrivain qu’il relit avec passion actuellement, Adrien Gygax a la chance de voir son deuxième roman, «Se réjouir de la fin», être édité chez Grasset. «Des circonstances incroyables m’ont permis d’intégrer cette maison d’édition», reconnaît-il dans un grand sourire, au moment du vernissage qui s’est déroulé jeudi 13 février à la Fondation La Rozavère, à Lausanne.

C’est lors de collaborations professionnelles avec l’EMS lausannois que l’auteur, natif de Mont-la-Ville, a eu l’idée de ce roman évoquant les derniers mois de la vie d’un résident de maison de retraite qui contemple sa vie et découvre des «bonheurs de vieux».

Traiter ses angoisses

Adrien Gygax a travaillé ainsi sur un thème totalement différent de son premier roman, «Aux Noces de nos petites vertus», paru il y a trois ans. «En effectuant de nombreuses visites professionnelles à la Rozavère, j’ai pris conscience petit à petit qu’une vie était présente là-bas. Et, ne serait-ce que pour traiter déjà mes propres angoisses face à la mort, j’ai songé qu’il pourrait être intéressant d’évoquer d’une manière poétique des bonheurs vécus à un âge avancé.»

Adrien Gygax dédie son roman à Nathalie, sa compagne et sa joie, mais aussi à ses grands-parents de Mont-la-Ville et La Praz, Jean-Daniel, Lory et Milise. Cette dernière, encore en vie, a eu des discussions fréquentes avec Adrien sur l’évolution et les changements de la société; elle lui a listé quelques-uns des bonheurs qu’on retrouve dans le livre. L’auteur a aussi repris divers traits de ses aïeux pour lui permettre de bâtir ses différents personnages.

Adrien Gygax a suivi des études de sociologie puis a travaillé comme consultant en entreprise jusqu’en 2019. Il a décidé l’an passé de laisser ce poste pour se consacrer entièrement à l’écriture de sa nouvelle oeuvre.

Un livre pour tous

Adrien Gygax nous livre un roman poignant, plein de sentiments, de vérités, de force et de légèreté aussi. Un roman à mettre entre les mains de tout un chacun et non seulement en celles des lectrices et lecteurs d’un certain âge. Le narrateur symbolise en quelque sorte la mise en pratique d’une phrase que l’auteur cite en épigraphe: «Mais maintenant, allons! Laisse tous ces biens qui ne sont plus de ton âge et, l’âme sereine, cède la place: il le faut. Et vois derrière toi quel néant fut pour nous l’éternité du temps avant notre naissance. Tel est donc le miroir où la nature nous montre le futur, oui, le temps qui suivra notre mort. Qu’y perçoit-on jamais d’horrible et de funeste? N’est-ce point un état plus paisible que le sommeil?» (Lucrèce, De rerum natura).

Dédicace le 29 février à Morges et le 7 mars à Vevey

Au début, le narrateur, dont on ne connaît pas l’identité, a toujours ses poings serrés: «Je m’accroche encore au vent, à l’air, à rien du tout (…) Mais c’est décidé, j’arrête. C’est le moment!» Vient alors la nécessité de faire connaissance, de regarder les autres, de se rappeler des souvenirs, d’admirer la jeunesse, d’ouvrir du vieux vin, de planer après la visite du docteur grâce à la morphine, de «voler au loin avec les hirondelles», de ne plus avoir peur du noir, de faire la paix et finalement d’apprécier pleinement le chemin parcouru.

Sachez encore qu’Adrien Gygax dédicacera son ouvrage à Morges le 29 février de 10h30 à 12h30, ainsi qu’à Vevey le 7 mars de 11h à 12h30, les deux fois chez Payot.

Claude-Alain Monnard

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