Se perdre dans la beauté du Grand Désert

«Grand désert»… Cette vaste étendue neigeuse sur les hauts de Verbier est fertile en belles boucles et descentes abordable sans forcément avoir une condition physique exceptionnelle. Les bons jours, comme en cette idyllique matinée où le célèbre guide Claude-Alain Gailland et moi, nous apprêtons à y skier, les randonneurs se font rare. Grâce aux remontées mécaniques, on peut pourtant monter là-haut depuis Verbier ou Nendaz. La fameuse Rosablanche (3336m) est l’objectif du jour. S’y rendre implique déjà de déflorer les appétissantes pentes de «backside Mont Fort». Une fois arrivés au lac de Grand Désert, on remonte le plateau de trois kilomètres menant à la Rosablanche. Une petite arête neigeuse, donnant au néophyte une illusion d’aventure, mène au sommet. Là une croix nous attend; il y est écrit maladroitement: «Montagne éternelle, Rose Blanche ouverte aux quatre vents».

La vue est magnifique sur les massifs des Combins et du Mont Blanc mais pas autant que la descente qui suit dans une poudreuse vierge, abrupte tout d’abord puis paisible via le vallon de Pra Fleuri aux pieds des bien nommés Petit et Grand Mont Calme. De là, on remonte doucement vers le col de Pra Fleuri.

Arrivés à 2987m, c’est la pause déjeuner bien méritée. L’occasion de philosopher. «Au fil du temps, j’ai noté à quel point ces montagnes ont le pouvoir de calmer et de ramener chaque homme, quel que soit son prestige et son pouvoir, à la simplicité de notre commune humanité», explique mon guide. Une dernière longue descente de 1500m via le lac et le barrage de Cleuson nous attend encore. Puis ce sera Siviez et le retour à la civilisation, prenant la forme ici d’une bruyante foule de skieurs. Ne reste plus qu’à rallier Verbier par les pistes, dans ce qui s’apparente à une sorte d’agréable décrassage, et une fois dans les télécabines pour Le Châble à s’inventer une prochaine escapade histoire de se perdre autrement dans la beauté du Grand Désert.

Texte et photos Laurent Grabet
www.nolimitsexperience.ch


EN 3 MOTS

Variantes
Une fois ralliée la Rosablanche, plusieurs descentes s’offrent à vous. Celle menant vers Nendaz via le lac de Cleuson est la plus tranquille. Celle débouchant sur le Val des Dix via le glacier de Mourti la plus méditative. Via la prise d’un bus, elle permet ensuite de traverser les Quatre Vallées pour rentrer sur Verbier. La plus exigeante et la plus sauvage consiste à emprunter le vallon de Fionnay.

Chiffres
Longueur: 24 kilomètres.
Dénivelé positif (remontées mécaniques non comprise): D+800m en deux montées.
Dénivelé négatif (uniquement les descentes hors-piste): D-2200m en trois descentes.
Environ 600 frs. de guide (à se partager jusqu’à six clients).
73 frs de forfait de ski.

Héliski
À noter aussi pour les amateurs que la Rosablanche est accessible en héliski. Profitez-en tant que cette pratique, interdite en France depuis 1985, est encore autorisée!


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