La montée Finhaut-Emosson est déjà mythique. Les coureurs du Tour de France l’ont escaladée en 2016. Sur le bitume, des inscriptions délavées en l’honneur du régional de l’étape désormais retraité Steve Morabito, témoigne encore de cette belle journée de juillet.

Cette montée alpine est classée «hors-catégorie», à savoir qu’elle est à la fois extrêmement difficile et longue. Ce fut aussi la première ascension hors de France, à bénéficier du prestigieux label «Route du Tour», lequel attire nombre de cyclistes chaque année. La montée est jalonnée de bornes permettant à ces amateurs de voir où ils en sont et à quelle sauce, le kilomètre suivant va les manger… On s’y frotte habituellement depuis Martigny, ce qui implique d’escalader au préalable 13 km durant le redoutable col de la Forclaz (1527 m). Avec un peu d’entrainement et des développements adaptés ou plus simplement avec un e-bike, la chose n’est finalement pas si difficile et diablement jouissive. Tout au long des 10,6 km de montée vers Emosson, troisième plus haut barrage de Suisse, de magnifiques paysages de montagne s’offrent à vous, suscitant une joyeuse présence à soi et à son environnement.

Atmosphère envoûtante

Tout commence par les forêts et les pâturages verdoyants, puis viennent le charmant petit villagede Finhaut et des alpages sur les versant opposés, puis la vue sur les imposants massifs du Trient et du Mont Blanc avec leurs neiges éternelles et leurs glaciers. Le sommet correspond aussi à celui du col de la Gueulaz (1960), qui s’arrête aux pieds des eaux glaciaires turquoises du premier lac dont la profondeur avoisine par endroits les 180 m. Nous sommes à deux pas de la frontière française, laquelle avait d’ailleurs été exceptionnellement déplacée en 1963, afin que le barrage soit entièrement situé en territoire suisse. Là, l’atmosphère de quasi haute montagne est envoutante et invite à la contemplation avant de jouir d’un peu d’adrénaline à la redescente.

Laurent Grabet

En 3 mots

Statistiques
L’ascension débute à 1083 m et se termine à 1965 m. Soit 10,6 km pour un dénivelé de presque 900 mètres. La pente moyenne est de 8.4 % avec un pic à 12.3 %. Il faut compter entre 45 minutes et une heure trente pour en venir à bout selon sa forme. Un restaurant vous attend au sommet. Ouf!

Du rab’?
Depuis le barrage d’Emosson, on peut se hisser à vélo à la cabane du Vieux-Emosson, plantée à 2205 m au pied du vieux barrage. Pour cela, il faut traverser sur le premier barrage, suivre une route goudronnée longeant ce premier lac sur 1.5 km puis monter sur 1,3 km une pente de 20 % !

Tour de France
En 2016, la 17e étape de la Grande Boucle était partie de Berne pour arriver 184 km plus loin au Barrage d’Emosson. Cette étape 100 % suisse avait été remportée par le Russe Ilnur Zakarin à plus de 40 km/h. Le Valaisan Steve Morabito était arrivé 9e et premier Suisse.

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