« Comme disait Cruyff, une finale ne se joue pas, elle se gagne ! »

Juste avant les vacances d’été, il est devenu le plus jeune membre du Conseil communal de Penthalaz et il a éprouvé une certaine fierté au moment de son assermentation. «J’étais content de faire partie de cette assemblée. Peut-être pourrais-je y apporter un peu de fraîcheur et une ou deux idées», explique-t-il, tout en estimant dommageable que les jeunes, dans leur grande majorité, ne s’intéressent pas à la politique. «L’avenir nous appartient quand même. Donc, il est important de participer!»

Pour Godwin Ayigah, le déclic est venu grâce à l’un de ses voisins, ancien conseiller communal lui-même, qui l’a en quelque sorte pris sous son aile, lui expliquant les tenants et aboutissants d’une telle fonction, puis l’entraînant à assister à une séance. «Au retour, on a eu quelques échanges et je me suis lancé au sein du groupe Socialistes-Vert(e)s-Sympathisant(e)s.»

Les questions de responsabilité environnementale, de durabilité, de qualité de vie, de thèmes liés à la jeunesse et au sport l’interpellent. Et de préciser encore que l’accueil a été super lors de cette assermentation. Godwin estime également «qu’on soit de gauche ou de droite, l’essentiel est de travailler pour le bien-être de la communauté villageoise et de faire avancer les choses».

Enfance à Lomé au Togo

Ce jeune homme qui a fêté ses 20 ans en 2022 a passé les neuf premières années de sa vie à Lomé, au Togo. Puis, la famille est arrivée à Ballaigues et a ensuite déménagé au Mont-sur-Lausanne, où il a terminé sa scolarité obligatoire.

Après avoir été naturalisé, Godwin a entrepris un apprentissage de commerce au CHUV, où il accomplit actuellement sa dernière année. Sa famille est un peu éparpillée, dans le sens où son frère cadet étudie aux USA et sa maman a refait sa vie depuis quatre ans en Angleterre. «J’ai encore deux sœurs, dont la petite dernière vit avec ma belle-mère très souvent en déplacement pour son job. Quant à mon papa, après avoir été infirmier, il enseigne actuellement dans une HES (Haute Ecole de Santé).»

Le changement Lomé-Ballaigues s’est avéré assez rude pour Godwin. «Tout m’a surpris, tant au niveau du paysage, des routes, des règles à respecter ici, pas forcément comme dans mon pays natal. En plus, j’ai dû commencer l’allemand à l’école … Pas évident! Oui, les débuts ont été difficiles, mais je me suis vite adapté.»

Un défaut ? L’impatience

Le sport en général et le football en particulier l’ont aidé dans cette intégration puisque Godwin a joué dans différents clubs. Ado, ses rêves le voyaient d’ailleurs volontiers évoluer dans ce domaine. «Dans le Sports-Etudes, il faut faire de bons résultats scolaires et j’étais plus préoccupé par le foot», explique ce gars qui se décrit comme une personne souriante, serviable et bien intentionnée. «Mes défauts? Surtout l’impatience. Quand je désire quelque reproche cette attitude et j’essaie de travailler dessus pour la corriger.»

«Au quotidien, j’aime sortir un peu avec mes potes, ce qui est normal à mon âge. Mais le truc le plus important, c’est ma famille», ajoute-t-il. À l’évocation du thème du racisme, Godwin n’en a pas souffert personnellement, «mais un ami, oui, et son moral en a pris un bon coup. Pour moi, la couleur de la peau n’a aucune importance car on est tous pareils jusqu’à preuve du contraire. D’ailleurs, dans mon groupe de copains, des connaissances viennent d’un peu partout.»

Godwin a une image assez nette de son avenir: «Tout d’abord, finir ma formation et obtenir le CFC. J’aurai ensuite l’armée, ce que j’appréhende un peu. Pour la suite, j’imagine m’attend!», ajoute-t-il en riant, signifiant par là qu’il va falloir répéter et se préparer.

Son dicton dans la vie

Dans ce sens, il se répète volontiers une phrase dont l’auteur est le célèbre footballeur néerlandais Johann Cruyff, aujourd’hui décédé, qui disait: «Une finale, ça ne se joue pas, ça se gagne!», dicton valable non seulement pour le foot, mais aussi dans la vie de tous les jours. «Une sacrée motivation pour moi», conclut Godwin.

Claude-Alain Monnard

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