Tout commence au col de Jaman (1’511 m). C’est ici que les armaillis gruériens sans le sous passaient pour aller vendre leurs fromages sur la riche Riviera. Quelques alpagistes perpétuent cette histoire alors que l’on met le cap sur la Dent de Jaman (1’875 m). On y accède par un sentier raide offrant les premières époustouflantes vues sur le Léman. Il se fait plus doux lorsqu’il débouche sur le vallon de Jaman. Là, se lovent une petite station de ski. La montée finale à la Dent essouffle et la vue qu’on trouve là-haut… coupe le souffle.
Notre second sommet est le modeste Merdasson (1’858 m) qui permet de redécouvrir le lac sous d’autres coutures. On redescend à flanc de montagne le long de la falaise des Rochers-de-Naye. Un couloir arrive nous arrachant quelques décilitres de sueur. Sur le magique replat qui suit trône un cairn de 2 m de haut, un chalet au toit recouvert de tavillons et encore une vue incroyable sur le Léman.
Beaucoup de beaux cadeaux
Le chemin poursuit brièvement à plat laissant entrevoir dans une embrasure, les Tours d’Aï et de Mayen. De là, une ligne droite monte vers la gare d’arrivée des Ro-chers-de-Naye où un copieux rœsti et une bonne bière nous attend.
Plus tard, on chemine sur l’arête en direction des grottes de Nayes. Un chemin, riche en escaliers et chaînes métalliques y descend. La grotte principale, sorte d’improbable raccourci souterrain, est difficilement praticable avant la mi-juillet. Nous ne nous y risquons pas. La suite est tranquille. Le col de Bonaudon nous ramène dans la vallon de Jaman et une longue route caillouteuse vers le col.
Là, mon camarade, empli de gratitude, énonce la morale de cette histoire: «Des sommets vers lesquels s’élever. Des moments solitaires intériorisés, d’autre ensemble dans l’échange. Un pas après l’autre. Un chemin, tel que la Vie nous en propose presque quotidiennement, s’est offert à nous. Du soleil, de la pluie, du brouillard, de la grêle… Cette journée fut reposante et fatigante à la fois. Elle nous a offert beaucoup de beaux cadeaux!»
Laurent Grabet
En 3 mots
Statistiques
Cette randonnée en boucle représente 14 km de marche, trois sommets et un dénivelé positif total de 1100 mètres. Soit entre six et huit heures de marche selon son niveau et son état d’esprit.
Ecologique
On peut écourter la randonnée de quatre kilomètres en partant directement depuis l’arrêt «Jaman » du train à crémaillère Montreux-Rochers-de-Naye. Ce qui est perdu en marche est gagné en émission CO2.
Gastronomie
Cette balade offre trois prétextes à faire un pause dans un établissement public. Au col de Jaman, au restaurant Le Manoïre, à l’arrêt Jaman du train avec la charmante Buvette de Jaman et enfin à l’arrivée du train où un restaurant avec terrasse attend les randonneurs.
