… alors participez au jardin! 

Entre un jardin et un château, l’association est aussi naturelle que millénaire. Le jardin qui jouxte le Château de L’Isle a cependant désormais quelques particularités. Il a d’abord été voulu et réfléchi par une dizaine de jeunes gens, en majorité issus du village et qui se sont groupés sous le nom prometteur de «Vert un Monde». Envie de bâtir quelque chose ensemble, désir de lancer une initiative durable et naturelle pour tous et de transmettre les connaissances scientifiques de certains d’entre eux: tels sont les souhaits principaux de ces initiateurs.

Ensuite, et c’est le L’Islois Shannon Dyer, 25 ans, qui l’explique, il y a aussi le solide désir de réunir au-delà des générations. «Ce serait génial que, des enfants aux personnes âgées, il n’y ait pas une hiérarchie dans ce jardin, qu’on puisse tous parler d’égal à égal, pour amener des idées, s’entretenir et participer», explique ce jeune homme qui a terminé un master en biogéosciences et notamment étudié ce qui a trait aux sols, aux nutriments et au «cyclage des éléments».

Objectif permaculture

L’endroit a pour originalité d’appliquer ce que l’on nomme désormais «la permaculture» et n’est au fond pas si sorcier. En mars, les auteurs ont par exemple commencé par sonder en détail le sol de ces 400 mètres carré, pour en connaître les secrets et répondre à cette question: à quel endroit la terre est-elle plus ou moins compacte? «Pour la décompacter, on peut utiliser des machines, ce qui ruine la vie du sol. On peut aussi recourir à plus long terme à des légumes avec des racines profondes. Par exemple le persil racine, le pissenlit, la luzerne».

Un samedi de la mi-avril, tout le monde s’est retrouvé au jardin et a commencé à planter, dans la bonne humeur générale. Des variétés qui supportent le climat suisse, bien sûr, tels les radis, les panais, les poireaux. Mais aussi des légumes qui aiment l’azote et le compost, tels les courges, les courgettes, les artichauts. Sans oublier des champignons (des pleurotes) et une nuée de fleurs: elles vont servir à attirer les insectes, qui vont eux-mêmes protéger le jardin.

«Le but est aussi que tout se passe de manière créative, qu’on n’ait pas seulement des rangées de légumes plantés tout droit», précise Shannon Dyer. Six zones ont ainsi été tracées, dont une zone de repos et une autre, plus mystérieuse, qualifiée d’«expérimentale».

Les ouvriers jeunes et moins jeunes seront-ils réguliers sur la durée? «On l’espère. D’autant que le mode que nous avons choisi requiert de l’énergie surtout au début, puis de moins en moins.» Pas besoin de retourner le sol plusieurs fois, par exemple. Et la surface étant recouverte par des plantes, celles-ci vont empêcher les mauvaises herbes de germer et de tout envahir. Le travail principal consistera surtout à arroser fréquemment. Le projet a séduit les autorités communales. «Elles se sont montrées favorables et encourageantes. L’idée de créer une ambiance conviviale leur a beaucoup plu.»

Prochaine étape, organiser des discussions, inviter des intervenants, agriculteurs, scientifiques. Et récolter, bien sûr, dans quelques semaines, le fruit de ce jardin que ses initiateurs rêvent de voir grandir jus qu’à devenir «luxuriant, abondant, ouvert. Oui, empli de couleurs!». Comme l’initiative est originale, cette jolie réunion autour de quelques carreaux qui poussent ne va pas se faire en un clignement de paupière. Alors, voisins et habitants, osez investir et vous approprier ce bel endroit, il est préparé pour vous!

Texte et photos Marc David

 

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