Championne d’Europe de karaté, Noémie Kornfeld bosse à Penthaz

Le 12 mai dernier à Novi Sad en Serbie, l’équipe de Suisse a décroché l’or en karaté (kumite) aux championnats d’Europe! La Suisse a battu l’Italie 2-0 en finale.

Dans l’équipe victorieuse se trouvait Noémie Kornfeld, qui travaille dans notre région, plus exactement à la Maison d’enfants de Penthaz (MEP). Grâce à ces quatres héroïnes, notre pays a remporté sa première médaille d’or par équipe dans l’histoire du karaté féminin suisse! Une formidable performance. Par ailleurs, Noémie a terminé à la cinquième place en individuelle dans la catégorie des moins de 61 kilos. «L’objectif était d’aller le plus loin possible et nous avons même réussi à aller au bout».

Aspect financier important

Noémie est donc une athlète de haut niveau qui pratique avant tout son métier d’éducatrice sociale à 85% à la Maison d’Enfants de Penthaz. Il ne suffit pas d’être une championne d’Europe pour imaginer s’entraîner tous les jours sans la contrainte du travail à côté. Si l’institution s’organise autour de ses obligations sportives pour lui permettre de réaliser des performances, elle reste un employeur pour Noémie et non un sponsor et dans ce sport, rien n’est fait pour remédier à l’aspect financier qui se chiffre en plusieurs milliers de francs par année, assumés complétement par l’athlète.

Montagnes russes d’émotions

Du côté de l’institution, accueillant des jeunes en difficulté sociale, scolaire, familiale, il est indéniable que Noémie devient par son exemple, une personne ressource intéressante dans  l’accompagnement. Montrer un peu d’abnégation, de combativité, de motivation, de volonté, de compromis, de réussite ou d’échec, permet de travailler sur des valeurs essentielles pour bien grandir dans notre société. Pour cela écoutons Noémie: «J’ai vécu des montagnes russes d’émotions qui symbolisaient en quelques minutes tout mon parcours sportif. Treize ans de compétitions de haut niveau. Avec l’équipe féminine suisse, on a marqué l’histoire de ce sport avec cette première victoire par équipe au niveau européen. Pour moi cette médaille représente beaucoup plus. Cela représente ces années de sacrifices. Je peux faire le parallèle entre ce que j’ai vécu ce week-end et ce que j’observe comme éducatrice à la MEP. Les jeunes qui doivent se battre pour arriver à s’en sortir, à pouvoir vivre un moment où tout ira mieux pour eux et où ils pourront réaliser un bout de leurs rêves: être mieux dans leur famille, à l’école, etc. Un combat qu’ils n’ont pas choisi, contrairement à moi.»

Karateka depuis 22 ans

Et Noémie de poursuivre: «Ce sport je le pratique depuis 22 ans. Au départ, ma mère m’avait inscrite au karaté car j’étais hyperactive et je ne me fatiguais jamais. Maintenant le karaté est ce qui me canalise le plus, mon échappatoire. Cette passion m’a rendue plus forte.»

«Ces journées aux championnats d’Europe ont symbolisé les sacrifices et les combats de ma vie. Quand j’ai perdu pour la troisième place en individuelle peu avant la fin du combat, j’étais effondrée, repensant à tous les échecs et au nombre d’heures d’entraînement ces dernières années. La défaite au pied du podium, a été dure mais il a fallu que je me ressaisisse pour l’équipe, que je transforme cette frustration en force pour aller au bout d’un autre combat.»

Une équipe pour réussir

«Ce combat je n’aurais jamais pu le faire seule. Derrière chaque combat il y a une équipe pour réussir. J’ai la chance d’avoir ma famille, le club et la Maison d’enfants de Penthaz qui m’ont soutenue et permis de réaliser ces résultats. Mais c’est surtout ces adolescents et adolescentes que je croise quotidiennement dans mon travail qui me motivent à réussir, autant pour moi que pour eux.»

Eric Hartmann, Directeur de la Maison d’Enfants de Penthaz

 

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