Des cors des alpes, un crieur, la conseillère d’Etat Valérie Dittli, le syndic Daniel Develey, un grand nombre d’agriculteurs de la région, des professionnels des céréales: tout ce beau monde était réuni ce samedi 3 septembre dès l’heure de l’apéro, afin de fêter dignement les 50 ans du centre collecteur.

Accueillis au pied des silos à grains par le président David Braissant et son comité, ils ont pu visiter les installations avant de passer à la partie officielle.

Emmenée «clochette battante» par le crieur public Olivier Chappuis, elle a permis de retracer l’historique de ce centre. Le gérant Eric Huber a rappelé sa création par une équipe d’amis agriculteurs, la plupart dragons de cavalerie, qui imaginèrent ce centre durant un cours de répétition en 1969. Hommage a été rendu à ces fondateurs qui étaient: Jean-Paul Lugeon, Jen Hugli, Marcel Pavillard, François Devenoge et Marcel Reymond. Une des raisons principales était de pouvoir sécher les céréales le plus rapidement et le mieux possible, choses qui manquaient au Moulin Bornu, lieu de réception à cette époque. Afin d’obtenir les prêts financiers nécessaires auprès des banques qui étaient sceptiques sur ce projet, ces agriculteurs convaincus ont dû mettre leur bétail en garantie! La construction du centre au bord des voies CFF a pu alors débuter et la première récolte put être réceptionnée en 1971. Afin de suivre l’évolution du matériel agricole, des silos ont ensuite dû être construits et diverses extensions faites. La nouvelle ligne de réception équipée d’un nouveau trieur a permis dès 2010 de passer de 30 à 80 tonnes à l’heure. Quatre gérants ont œuvré durant ce demi-siècle: François Vannod, Walter Marti, Fritz Lehmann (durant plus de 28 ans). et Eric Huber (depuis 2010), assistés de fidèles et dévoués employés d’exploitation.

Une situation financière saine

Relevé par plusieurs orateurs, ce qui fait la force de ce centre est son âme, avec des comités qui ont toujours défendu au mieux les intérêts des sociétaires, dans un esprit de solidarité et de fraternité. Pour compléter ce beau tableau, notons que la situation financière est saine et le bail avec les CFF, propriétaires du terrain, a été renouvelé cette année. De quoi réjouir l’actuel président David Braissant qui s’est exprimé en rappelant les énormes changements intervenus durant ce demi-siècle dans le monde agricole: améliorations techniques d’un côté, prise de mesures responsables sur le plan environnemental et écologique, mais aussi diminution drastique du nombre d’exploitations et de terres cultivables, ouverture des marchés des céréales, augmentation de la charge administrative et des contrôles en tous genres. Rappelant que la mission première de la branche agricole est de nourrir son peuple, David Braissant a tiré une sonnette d’alarme: l’agriculture vaudoise manque de soutien de la politique et a besoin de retrouver des libertés et de la confiance!

Un appel largement entendu par une invitée «de sorte»! Nouvelle conseillère d’Etat en charge notamment de l’agriculture, la jeune et dynamique Valérie Dittli s’est voulue rassurante. Issue d’une famille paysanne, elle est très consciente de la problématique et s’est engagée à tout faire pour que cette situation s’améliore rapidement. Elle a toutefois rappelé que la marge de manœuvre est parfois restreinte par les directives de la Confédération.

Quant au syndic Daniel Develey, il a bouclé la boucle des discours, lui aussi très à l’aise puisque ayant professionnellement œuvré dans les secteurs agricoles et céréaliers. Sur ces excellentes paroles, les convives ont ensuite apprécié un repas convivial, en souhaitant une excellente suite à ce centre collecteur régional.

Pierre-Alain Pingoud

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