Le 31 décembre 2004, Daniel Aubert quitte la Municipalité de Cossonay (au sein de laquelle il a travaillé 27 ans, dont quinze en tant que syndic). À cette occasion, les autorités locales lui feront part de leur gratitude en lui offrant notamment un chevalet. Ce support pour peindre va d’une certaine façon révolutionner sa vie de jeune retraité puisqu’il est au départ de sa carrière de peintre amateur. Aujourd’hui en 2023, un an après son décès (survenu le 8 mars 2022), Daniel Aubert est à l’affiche d’une exposition posthume à la Galerie de la Chaumière à Montricher, dont le vernissage a lieu demain samedi 4 mars (de 15h à 18h). C’est sa famille, son épouse Eliane et ses fils Frédéric et David, qui ont eu à cœur de réaliser ce rêve.

Après une quinzaine d’années de travail et d’apprentissage – d’abord auprès du peintre Yvan Zwahlen de Bournens, décédé en 2013, puis auprès du peintre Gilles-Emmanuel Fiaux à Cossonay –, Daniel Aubert a réalisé une bonne cinquantaine de tableaux à l’huile. À la fin 2019, il se sentait prêt à les exposer pour la première fois au public, mais le Covid et ses restrictions ont mis un coup de frein à ce projet.

Lutte courageuse contre la maladie

En septembre 2021, il apprend qu’il est atteint d’un cancer et entame une lutte courageuse. Dans ces moments pénibles pour lui, il ne perd pas l’espoir de gagner son combat contre le crabe. Désirant immortaliser sa commune sur une toile, il se décide à peindre le célèbre clocher du temple. Gilles-Emmanuel Fiaux lui conseille de commencer par la couche de fond, servant de base au ciel et à la végétation, puis de terminer avec le dessin du clocher. Hélas, la maladie ne lui laissera pas le temps d’arriver au bout de sa création. Cette œuvre, inachevée, sera présente sur son chevalet lors de ses obsèques le 14 mars 2022.

Cependant, la famille ne veut pas se résoudre à abandonner ce projet d’exposition d’une part et, d’autre part, à laisser ce dernier tableau en l’état. En guise d’hommage, elle demande à Gilles-Emmanuel Fiaux de peindre le fameux clocher et – comme une œuvre n’est finie qu’au moment où l’artiste appose sa signature –, David Aubert (qui possède les mêmes initiales que son papa) se charge du paraphe.

Une expo à voir jusqu’au 26 mars

Ainsi, lors de l’exposition qui débute demain à Montricher (à voir jusqu’au 26 mars), on découvrira une vingtaine d’œuvres d’un artiste amateur certes, mais doté d’un joli coup de pinceau! Ses cadrages, ses choix de motifs à peindre sont excellents. «Oui, on peut dire qu’il avait un sens de l’image: il voyait tout de suite ce qu’il voulait peindre, confie son épouse Eliane. Il était attentif à la société, aimant s’asseoir à une terrasse et observer les gens, ou alors se baladant dans la nature et prenant en photo des paysages qui l’inspirent. Il aimait les ambiances chaleureuses, les odeurs, l’accent des gens, la gastronomie et avait un coup de cœur particulier pour les paysages de la Vallée de Joux (où il est né le 16 janvier 1945) et de la Drôme, en France. Quant aux cours de peinture du vendredi à Cossonay, ce fut un moment de vrai bonheur pour lui.»

Dans l’exposition qui débute demain à Montricher, vous verrez également des œuvres de Gilles-Emmanuel Fiaux – auteur de la rubrique «Poser mon chevalet» dans le Journal de la Région de Cossonay – et de la sculptrice Dominique Nouveau, juriste à Fribourg, qui façonne colliers, statuettes et formes abstraites en terre cuite, en faïence ou en grès.

Pascal Pellegrino

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